En Suisse, il n’existe effectivement des huissiers judiciaires qu’à Genève… En effet, dans notre canton, cette profession libérale se veut originaire du Code Napoléon, fondement du droit civil français depuis plus de 200 ans. Car il faut savoir que Genève a vécu sous l’empire de ce code jusqu’à l’entrée en vigueur du Code civil suisse en 1912.
Le terme « huissier » vient de l’ancien français « huis » qui signifie « porte ». En effet, l’huissier avait pour fonction, à l’origine, la surveillance des portes des salles d’audience et du bon déroulement du procès. Il convoquait les parties et les témoins et était également en charge de la lecture du jugement à l’issue de l’audience.
Ces tâches continuent d’ailleurs toujours à ce jour puisque les huissiers judiciaires genevois sont en charge du service des audiences auprès des juridictions du Pouvoir judiciaire et qu’ils peuvent procéder à la signification de jugements et de citations judiciaires.
Depuis, les tâches des huissiers judiciaires genevois, assermentés par le Conseil d’Etat, ont bien évolué et sont multiples, dont notamment les constats de toutes natures, les inventaires estimatifs ou quantitatifs, les protêts pour effets de change, les exécutions de jugement ou d’ordonnances, les significations ainsi que les ventes aux enchères dont ils ont le monopole.
A noter ici que les huissiers judiciaires ne doivent pas être confondus avec les huissiers de l’Office des poursuites ou les huissiers du Ministère public par exemple, qui eux sont des fonctionnaires.
Les huissiers judiciaires genevois sont réunis en une Chambre (qui a d’ailleurs fêté son centenaire il y a quelques années) et sont soumis au numerus clausus de 9.
La Chambre des huissiers judiciaires genevois est d’ailleurs membre fondateur, en 1952, de l’Union international des huissiers de justice.